Zeiss-Ikon 518/16 Le Creusot

L’appareil : Zeiss-Ikon Nettar 518/16

    Apparu en 1949, le 518/16 aurait été commercialisé jusqu’en 1957. On le retrouve sur un catalogue de 1956 en 3 versions qui différent par leur obturateur. Le mien est similaire à la version du milieu de gamme avec un Pronto qui monte au 1/200ème de seconde. Sur les 3 versions de 1956, l’objectif était un Novar-Anastigmat de 75 mm ouvert à 4,5. Mais ça n’a pas toujours été le cas : j‘ai trouvé la trace d’un appareil identique avec un objectif ouvrant à 6,3 seulement.
    Ma version du 518/16 dispose d’un indicateur placé sur le capot supérieur et qui fait apparaître un point rouge quand on n’a pas avancé la pellicule. Ce système serait postérieur à celui des appareils de 1956 qui ont cet indicateur placé dans le viseur, ce qui était plus pratique mais plus onéreux et a donc été modifié par la suite.  Si on se réfèr à ces indication, il s’agirait donc d’une des dernières versions.
    Le 518/16 parfois appelé Nettar II ou Signal-Nettar semble avoir joui à son époque d’un certain succès et d’une bonne réputation et, même encore de nos jours, de nombreux amateurs se félicitent d’en posséder un. Et je dois bien avouer que j’en fais partie. Une fois le soufflet replié, il est assez petit pour tenir dans une poche de veste ou se faire oublier dans une case du fourre-tout. On peut donc avoir quasiment en permanence un moyen format prêt à l’usage qui de plus utilise des pellicules 120 et non des 620 quasiment introuvables.
    L’indicateur rouge mentionné ci-dessus se double d’un système de blocage qui empêche de déclencher quand on n’a pas avancé la pellicule. Ce qui est bien agréable pour éviter les surimpressions involontaires. Mais c’est bien la seule aide dont on dispose. Il n’y a pas de mesure de la lumière ni d’indications simples (soleil/nuages). A moins de maîtriser parfaitement la règle du « sunny 16 », il vaut mieux utiliser une cellule à main. Pour la mise au point ce n’est pas mieux : on tourne la bague graduée en mètres en se fiant à sa capacité d’estimation de la distance. Seul petit coup de main : un repère rouge aux environs de l’ouverture 10 et un point rouge vers 10 mètres proposent un réglage sur l’hyperfocale. Il ne reste alors qu’à jouer sur le temps de pose. en fonction de la lumière disponible.
    L’obturateur Pronto, outre la pause B, permet de choisir les vitesses 1/25ème, 1/50ème, 1/100ème et 1/200ème de seconde. Ce ne sont pas les valeurs normalisées utilisées de nos jours mais je me suis aperçu que ma cellule Sekonic L208, pourtant récente, comporte des graduations pour ces valeurs antiques.
    La mise en place de la pellicule est assez facile par contre il faut bien surveiller la petite fenêtre rouge ou apparaissent les numéros pour bien avancer la pellicule de la longueur nécessaire pour chaque vue. Il n’y a là aucun système de blocage.
    Le viseur, quoique petit, m’a agréablement surpris. Il permet de voir correctement le sujet et le cadrage m’a paru précis pour peu qu’on pose ses lunettes. On peut juste lui reprocher une certaine déformation. J’ai modérément apprécié le fait que l’objectif apparaisse dans le viseur et occulte la partie inférieure de la visée. Ceci offre peut-être l’avantage de pouvoir lire (avec de l’entraînement) le diaphragme et la vitesse sélectionnés. Et surtout, on ne peut pas rater le levier de réarmement bien visible. Car il ne faut pas oublier de réarmer l’obturateur à chaque vue, en plus d’avancer la pellicule.
    Les trois bagues ou leviers de réglage sont agréables à manipuler : fluides, bien crantés et avec des indications lisibles et faciles à trouver (ce n’est pas toujours le cas).
    L’objectif de ce Zeiss a bonne réputation. J’avoue ne pas avoir passé les photos au compte-fil mais le résultat m’a paru des plus corrects. J’ai lu quelque part que les lentilles étaient traitées contre les reflets. Je n’en jurerais pas par contre les 8 lamelles du diaphragme, bien visibles quand on charge l’appareil délimitent un surface qui s’approche du cercle parfait. C’est plutôt bon signe pour la qualité optique.
    Bref, j’ai trouvé cet appareil agréable et facile à utiliser. Malgré l’absence d’automatismes et de fonctions modernes, l’utilisation n’est pas trop compliquée ni pesante, le 518/16 étant bien conçu.

La pellicule :  Kodak Tmax 100 (révélateur Fomadon RO9)

    Ce n’est peut-être pas le meilleur couple film-révélateur mais j’ai utilisé ce que j’avais de disponible. La Tmax est une pellicule de conception moderne dont l’émulsion est formée de grains tabulaires, gage d’un grain fin et de quelques autres avantages, d’après la documentation du fabriquant. Le révélateur Foma est très proche de l’ancien Agfa Rodinal qui est discontinué. Le Fomadon est parfois rejeté et parfois encensé comme étant le digne successeur du mythique Agfa, lui même à l’origine d’avis très partagés. Les images que j’ai obtenues m’ont paru très correctes, assez contrastées avec un grain modéré mais j’avoue manquer de points de comparaison.

Le sujet :  Le Creusot

    J’ai photographié deux endroits qui mettent en évidence le passé industriel de cette ville. D’abord le bâtiment de la Direction, ainsi nommé car à l’époque de l’usine Schneider, c’est là que se trouvaient les bureaux directoriaux. De nos jours, on y voit le logo Arcelor-Mittal. Le deuxième endroit est le CD1 ; c’est ainsi qu’on désigne un pont long de plusieurs centaines de mètres, créé après la seconde guerre mondiale qui permet de passer au dessus d’une partie de l’usine. Auparavant, la rue passait en contrebas entre les ateliers et était coupée de passages à niveaux. Cet ouvrage était bordé de hauts murs ne permettant aucune vue sur le site industriel. Il y a une trentaine d’année, les murs ont été décorés de graffiti. Et depuis peu (les travaux sont à peine finis), ils ont été découpés et équipés de grilles métalliques qui permettent enfin d’avoir une vue sur les ateliers.

Quelques sites pour se renseigner sur le Zeiss-Ikon 518/16 :
http://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-12035-Zeiss%20Ikon_Nettar.html
http://e-ca.pagesperso-orange.fr/Zeiss%20Ikon%20Nettar%20518-16.htm
http://camarasclassicas.blogspot.fr/2011/06/16.html