Solarigraphie

La solarigraphie consiste à photographier la course du Soleil dans le ciel. Pour ce faire, il faut une pose très longue, de l'ordre de 6 mois. Une telle durée est impossible à obtenir avec un appareil conventionnel. On fabrique donc un solarigraphe, ce qui n'est pas très compliqué.

Un solarigraphe est un appareil à sténopé, c'est à dire qu'il n'a pas d'objectif mais un trou pour laisser passer la lumière. Il est fabriqué à partir d'une canette de bière de 500cc. Il faut d'abord boire toute cette bière : que c'est dur d'être photographe !

Au milieu de la boîte, avec une aiguille on fait un très petit trou. Celui-ci doit être si petit qu'on ne plante l'aiguille que sur quelques millimètres, là où elle est la plus fine. En face du tou, on glisse une feuille de papier photographique noir-et-blanc de format 13x18 qui tient juste. On ferme bien la boîte pour qu'elle soit étanche à la lumière et (un peu) à l'humidité.

On fixe la boîte sur un support solide en visant bien le Sud et on laisse tranquille 3 ou 6 mois.

Après on ouvre la boîte. On sort le papier et surtout on ne le développe pas : pas de révélateur ni de fixateur. Une image est quand même visible sur le papier. Dans la pénombre on le passe au scanner. Comme on a un négatif, on l'inverse avec un logiciel de retouche pour obtenir un positif. On pourrait le laisser tel quel mais c'est plus logique d'avoir la trace du soleil en clair sur un ciel foncé que le contraire.

Ce qui est étonnant, c'est que ce papier noir-et-blanc va donner une image en couleur. Il ne produit pas de photo comme de la manière habituelle, sous l'agrandisseur. L'image se forme petit à petit (il n'y a qu'à poser un objet quelques secondes sur une feuille de papier à la lumière pour le voir devenir gris puis prendre des couleurs curieuses). De cette manière des couleurs apparaissent. Et la sensibilité est extrêmemt faible ; d'où le temps de pose de plusieurs mois...

Voici quelques résultats :

La première solarigraphie :

il n'y a pas beaucoup de détails dans le paysage

mais, coup de chance du débutant, le cadrage est quasi-parfait

avec les traces du Soleil toutes sur la photo.

La deuxième solarigraphie :

j'avais placé juste à côté du précédent un deuxième solarigraphe par sécurité.

Heureusement car, suite à une entrée d'humidité, j'ai obtenu l'image ci-dessus.

J'aime bien l'art abstrait mais si je n'avais obtenu que ça,

je crois bien que j'aurais été déçu.

La troisième solarigraphie :

moins réussie que la première parce que les traces du Soleil dépassent du papier

et qu'elle a peut-être bien encore moins de détails sur le paysage,

elle a aussi souffert de l'humidité qui a produit des petites taches

et une grosse verdâtre en plein milieu (que j'ai essayé de diminuer à la retouche).

Mais il faudra s'en contenter car le deuxième solarigraphe n'a, cette fois-ci rien donné.

Il était très humide et je me demande si... je n'avais pas placé le papier à l'envers...

Voici quelques autres solarigraphies "récoltées" un peu plus tard. Les résultats sont assez similaires aux précédents. Je vais tenter de trouver pourquoi il n'y a pas de détail dans les paysages et d'y remédie lors d'un prochain essai.

Et je ne résiste pas à la tentation de placer ici quelques images ratées à cause d'une entrée d'humidité dans le solarigraphe. Ce qui est peut-être amusant mais m'amène à penser que j'ai bien fait de prévoir deux appareils à chaque emplacement.